Verbiage

Nostalgie

Les premières notes d'une chanson

Montent en puissance dans ma mémoire

Je ferme les yeux sur une rançon

Temps , souvenirs teintés d'espoir

Les riches heures de ces années

Furent mon hôtel de la plage

Joyeux ersatz , succédané

D'un super huit en héritage

Il reste intact et nostalgique

Colore mes jours de sentiments

Parfois une larme échoue, me pique

Et me submerge violemment

Pour que le show puisse continuer

Je deviens fou comme une agrafe

Mon esprit simple va s'insinuer

Dans chacun de mes paragraphes

Pour Dépêche Mode , j'aime le silence

Et le Chopin de Gazebo

J'ouvrirais une nouvelle séance

Avec Axel et son cargo

Je patiente à l'aérogare

L' Airport des Motors murmure

Pour le voyage et le départ

Desireless boucle sa ceinture

Nous arrivons en Angleterre

Sir Elton John nous y accueille

Guy l'accompagne sur ses terres

Je m'agenouille , je m'y recueille 

Avec Saint Preux , je redecolle 

En voix tonique cristalline

Des contrebas , montagnes et cols

Résonnent Christophe et son Aline

Le SOS de Daniel

Dans le cockpit est diffusé

Pas âme qui vive à son appel

Devenu eternelle pitié

Michel Delpech chante Wight is Wight

En souvenir de soixante dix

Et la voix chaude de Barry White

Enflamme les scènes et les coulisses

Les Eagles chantent dans leur hôtel

Sans jamais pouvoir en sortir

Et au Québec , je prie Diane Tell

De rester femme pour l'avenir

Tant de rivières à traverser

Pour Jimmy Cliff en Jamaïque

Sa nuit reggae venait bercer

Mes soirs d'été , c'était magique

Le beau Serge rêve sur le sable

Un daïquiri près de sa main

Sea , sexe and sun , Jane ineffable

Son tube célèbre naïtra demain 

Question de temps nous dit Enya

En mille neuf cent quatre vingt huit

L'album fait rage cette année là

Et ses voyages deviennent un hit

J'emmène Mirza en promenade

Avec Nino sur les hauteurs

Et les bulles de nos limonades

Reflètent le sud et ses couleurs

De la Goutte d'or à la Chapelle

Charles Aznavour chante sa Bohême

Je l'applaudis pour un rappel

Dans un arrondissement que j'aime

Son conte de fée dans ses bagages

Le Big Bazard part en Provence

Une joyeuse bande ou je m'engage

Me prends en stop pour la romance

Avec Christophe à la mairie

J'écris une liste de mots bleus

Nous récitons une féerie 

D'alexandrins pour des beaux yeux

En Haute Volta un son résonne 

Pour Toto et son Africa

Tam tam de brousse que je consomme

Cent pour cent pur arabica

Laurent chante sa collection rock

Des quatre Beach Boys à Donovan

J'ajoute un titre que je troque

Belle-Ile en mer en caravane

Je vole aux cotés d'un condor

Dans une compil de super hits

Et Art et Paul , deux voix en or

Sont patrimoine que l'on hérite

En Galilée avec Sheila

Nous nous perdons dune après dune

Les trois Rois Mages guident nos pas

Deviennent compagnons d'infortune

Avec Alain j'ai que dix ans

Cour de récré et sac de billes

Son frère de coeur est soi disant 

Bopper en larmes à cause des filles

A Rio avec Nicoletta

Je chante un tube de soixante treize

Le beau Fio Maravillia

Qui chauffe le stade comme de la braise

Le bon , la brute et le truand 

Furent trois copains de mon enfance

Un western au soleil brûlant

Méritant bien une révérence

Avec Françoise je m'enhardis

Part V.I.P dans une chanson

Quatre minutes de duty free

Dans mes valises en toutes saisons

En pèlerinage au Lac Majeur

La neige se fait larme romantique

Je la contemple et Mortimer

Pour la Noël chante un cantique

Nicolas et Sylvie s'aimèrent

D'un amour vrai et innocent

Leur peine aussi grande que sincère

Me bouleversa adolescent

Avec Gérard et son dauphin

J'ai le sourire durant l'été

Sur une dorsale en sous marin

Un exocet m'apprend l'apnée

J'oublie tout avec élégance

Sur une plage sud américaine

Copacabana est immense

Ou les futurs Diégo s'entraînent

Je fais bronzette à Venice beach

Les Crusaders en M P trois

Leurs vies de rue me rend si riche

Que je m'y sent trop à l'étroit

De l'organe unicellulaire

Jusqu'à l'aube de l'humanité 

Sa partition fût exemplaire

Pleine d'oxygène quand elle est née

C'est le concert de la Génèse

L'echelle des temps géologiques

Du précambrien la synthèse

Jusqu'au fécond cénozoïque

Printemps , été , automne , hiver

Je me réchauffe , je refroidis

Magique philarmonique " on air "

Aux quatre saisons de Vivaldi

Eric Clapton est enthousiaste

Pour une substance plus qu'illicite

Depuis longtemps j'en reste chaste

Hormis la chanson qu'elle suscite

Les Chordettes sont dans les sixties

A la recherche d'une paire de lèvres

Je les rencontre et sympathise

Leur sacerdoce connaît un trêve 

Je déserte l'armée française

Avec Renaud , je prends la fuite

Par train postal pour un franc seize

Nos bafouilles sont classées sans suite

Avec Brassens c'est une guerre

Dont je dois faire le compliment

C'est celle des Mondes , imaginaire

Pour H.G Wells et son roman

Le temps se gâte au Colisée

Pour l'ouragan de Stéphanie

Je tourbillonne à m'enliser

Derviche Tourneur en absurdie

La musique adoucit les moeurs

Pour le saxo de Baker Street

Aussi célèbres qu'une rumeur

Gravent ma mémoire d'un accessit

Je suis matelot sur un trois mâts

En partance pour les Amériques

Et Hugues Aufray pour quatre mois

Donne un concert pour l'Atlantique

Le saphyr danse sur le sillon

Des albums vinyls rouges , bleus , blancs

Quatre dans le vent aux cheveux longs

Ont fait vibrer mes quatorze ans

La poupée de Michel dit non

Depuis longtemps son leitmotiv

Quoiqu'il en fut sa négation

Ne m'a jamais parue fautive

Dans son malheur sauvage et beau

Un springbok fuit à perdre haleine

L'Apocalypse des Animaux 

Fut la musique des chasses sans haine

Tino Rossi chante pour décembre

Pour tous les âges , dans les maisons

Le Père Noel pourra descendre

Il les verra en oraison.

 

 

 

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